On distingue les lombalgies aigües dont la durée est inférieure à 4 semaines, les lombalgies subaiguës qui évoluent entre 4 et 12 semaines, et les lombalgies chroniques.

Les différents lombalgies ?

La lombalgie chronique est définie par une douleur de la région lombaire évoluant depuis plus de 3 mois. Cette douleur peut s’accompagner d’une irradiation à la fesse, à la crête iliaque, voire à la cuisse, et ne dépasse qu’exceptionnellement le genou.

 

Au cours de leur vie, 4 personnes sur 5 souffriront d’un mal de dos localisé en bas de la colonne vertébrale, scientifiquement appelé « lombalgie ». Pour 7 % d’entre elles, la lombalgie s’installera et deviendra chronique, entraînant des douleurs invalidantes menant parfois à l’arrêt de toute activité. Or, la douleur n’est pas synonyme de gravité et le repos retarde la guérison. Maintenir une activité, même modeste, est la meilleure voie vers la guérison.

 

Les lombalgies représentent 20 % des accidents du travail (AT) et 7 % des maladies professionnelles (MP). Près de la moitié des AT lombalgies sont survenus lors de port de charges.

Les arrêts de travail et le handicap consécutifs aux lombalgies sont les principales raisons des coûts économiques et sociaux qu’elles génèrent. Dans certains pays, l’évaluation de ces coûts est proche de 1 % du PIB. (Source INRS).

80% des dépenses de santé relatives aux lombalgies concernent les lombalgies chroniques.

 

Les résultats du baromètre d’opinion « Connaissances et attitudes vis-à-vis de la lombalgie » mené par l’institut BVA pour l’Assurance Maladie mettent en relief deux croyances principales :

  • 1 personne sur 4 (24 %) pense que la lombalgie est un problème grave
  • près de 7 sur 10 (68 %) estiment que le repos est le meilleur remède contre la lombalgie

Or, ces croyances sont en contradiction avec les recommandations médicales actuelles :

– une lombalgie, c’est souvent très douloureux mais ce n’est pas grave. En général, ces douleurs disparaissent spontanément au bout de quelques jours : 90 % des lombalgies guérissent spontanément en moins de 4 à 6 semaines

– le repos n’est pas une solution thérapeutique : seul le mouvement entretient la tonicité musculaire, la force ligamentaire et permet de lutter contre la lombalgie et sa chronicisation.

 

L’évolution d’une lombalgie est spontanément favorable … 90 % des lombalgies guérissent spontanément en moins de 4 à 6 semaines mais des épisodes récurrents peuvent apparaitre surtout s’il existe un épisode chronique préalable.

20 à 44% des patients lombalgiques ont un nouvel épisode dans l’année et 12 à 14 % des épisodes lombalgiques évoluent vers la chronicité. L’évolution peut se faire vers un déconditionnement physique et psychologique. Ce mécanisme a des conséquences sociales et professionnelles graves (incapacité de travail temporaire ou définitive, rupture avec le milieu affectif …)

 

Les causes de lombalgie sont multiples. On peut dénombrer :

  • la lombalgie non dégénérative antérieurement dénommée lombalgie spécifique ou lombalgie secondaire (dite symptomatique), liée à une cause traumatique, tumorale, infectieuse ou inflammatoire,
  • la lombalgie “dégénérative” dont l’origine peut associer une ou plusieurs causes (disque, facettes articulaires, mixte, ligamentaire, musculaire, liée à un trouble régional ou global de la statique rachidienne)
  • et enfin la lombalgie sans relation retenue avec des lésions anatomiques

 

Le traitement de la lombalgie chronique peut être chirurgical en fonction de son étiologie mais il y aura toujours une prise en charge rééducative, qu’elle prenne place avant ou après la chirurgie.

En l’absence de chirurgie, le traitement de la lombalgie chronique sera donc rééducatif, auquel pourront s’ajouter un repos d’une durée la plus courte possible et la prescription d’antalgique.

 

Cette rééducation a deux objectifs distincts et complémentaires :

 

  • Traiter la lombalgie (antalgie, amélioration fonctionnelle, …)
  • Eduquer le patient à la gestion de son dos et l’autonomiser dans le cadre d’une auto-rééducation (exercices quotidiens et réguliers)

 

De plus, les recommandations actuelles, appuyées récemment par l’HAS en 2019, insistent sur l’importance de poursuive une activité physique et/ou professionnelle afin d’éviter la chronicisation de ses douleurs lombaires.

 

Le Centre de Rééducation a mis en place une consultation de la lombalgie chronique afin d’aider les patients dans leurs prises en charge.

Cette consultation a pour but de faire le point sur la pathologie, son histoire, les différents examens réalisés, les traitements mis en place, la rééducation réalisée mais également sur l’état socio-professionnel du patient.

Un examen clinique permettra de faire le bilan de l’état physique du patient et ainsi de l’orienter vers une prise en charge adaptée, qui peut être chirurgicale après avis spécialisé auprès d’un confrère chirurgien du dos, poursuivre/reprendre/débuter un travail en kinésithérapie libéral ou s’orienter vers un séjour de rééducation dans le Centre.

 

Il est également possible d’intégrer directement le Centre après demande et entente auprès du chirurgien dans certains cas, et tout particulièrement en cas de déficit neurologique.

 

En cas de chirurgien de hernie discale, sans déficit, l’hospitalisation peut intervenir entre 4 et 6 semaines post opératoire.

En cas de chirurgie d’arthrodèse, elle interviendra vers 3 mois post-opératoire.

 

Le séjour, d’une durée classique de 3 semaines, permet une prise en charge pluridisciplinaire du patient et de sa pathologie. Le patient sera suivi par un kinésithérapeute, un préparateur sportif, l’ergothérapeute dans le cadre de ses soins et bénéficiera d’un bilan socio-professionnel le cas échéant  avec l’assistante sociale du Centre. Il sera également formé à l’auto-rééducation avec pour finaliser l’autonomisation de sa prise en charge par la réalisation quotidienne d’exercices d’étirements et d’assouplissement et la reprise d’une activité physique régulière adaptée.